Ce livre est très fort, très beau, en commençant par un titre qui attire autant qu'il interroge. J'ai ouvert
Vers la joie, et ne l'ai pas lâché avant la conclusion, happée par le rythme, par l'écriture magnifique, par l'émotion m'ayant saisie dès la première page.
Dans la première partie reviennent la force et l'angoisse mélangées du précédent livre de Laurence Tardieu, D'une aube à l'autre, racontant la terreur de tout parent : la maladie d'un enfant jusqu'au bord de la vie.
La deuxième partie aborde la période méconnue, sous-estimée et pourtant cruciale, de l'après, avec cette interrogation : "comment vivre après le combat ?" Quand la maladie est tenue à distance, le combat semble gagné, tout pourrait être derrière soi. L'auteure décrit de façon très juste le sentiment d'être perdue dans le temps et dans l'espace, la sensation de devoir à nouveau chercher sa place, quand les mots se dérobent et que l'on peine à s'ancrer dans la vie, dans sa vie.
Malgré ce que cette lutte a de destructeur, dans la dernière partie l'existence poursuit son chemin, des liens se tissent et la joie revient.
Comme dans À la fin le silence, l'actualité s'intègre dans le récit, la course du monde dans le cours de la vie, la folie des hommes entre en choc avec la sphère privée où une mère se bat pour la survie de ses enfants, une amie pour accompagner ses proches dans la douleur.
L'écrivain oscille entre ces deux espaces perméables, et décrit à merveille son combat vers la joie.
Vers la joie, de Laurence Tardieu